lundi 17 septembre 2007

L'éco-système, ou quand la complexité devient compréhensible


Voici un extrait de l'introduction du mémoire que j'ai effectué dans le cadre de la problématique de "L'approche systémique en écologie générale", lors de mon année de master à l'université d'Aix-Marseille III. Ce passage a l'intérêt de définir et de souligner l'importance de l'approche systémique dans les études scientifiques d'aujourd'hui, où la complexité des phénomènes doit être prise en compte. Mes remerciements vont toujours aux même personnes, qui se reconnaîtrons, et qui m'ont permis de faire ce travail passionnant. Aux chercheurs du CNRS et aux professeurs que j'ai connu, qui font un travail intellectuel et pratique impressionnant, et qui m'ont tous beaucoup apportés en méthode durant mon apprentissage à Aix-Marseille et Nice Sophia-Antipolis.

Le terme « écologie », créé par Haeckel en 1866 à partir du mot grec « maison », désigne à l’origine l’étude des habitats naturels des espèces vivantes. Pour les scientifiques et les non scientifiques, l’écologie représente bien « la science de l’environnement ». Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette science est devenue, par l’objet même de son étude, bien particulière par rapport aux autres sciences dites « dures ». Il est habituel d’isoler les éléments que l’on veut étudier pour éliminer les effets perturbateurs, afin d’en dégager des propriétés nettes. Néanmoins cette simplification n’est pas dénuée d’effets pervers, notamment dans les sciences du vivant. Un élément, en particulier dit vivant, est totalement dépendant de son milieu extérieur, de son environnement. Ces éléments vivants sont qualifiés de systèmes « ouverts », au sens thermodynamique, car ils ne sont apparemment pas touchés par l’entropie qui affecte normalement les autres systèmes. Dans la nature, les différents éléments ne sont pas isolables les uns des autres, ils sont en interaction forte. Isoler un élément en écologie, c’est le transformer car il est indissociable de son milieu environnemental.
Tout ceci nous amène à une question, existe-t-il un concept qui permettrait d’étudier un élément sans le dissocier de l’environnement dans lequel il s’insère ? Un concept qui serait applicable à tous les objets d’études en écologie et qui pourtant aurait des lois de fonctionnement identiques ? Cette approche existe et elle est appelée « théorie générale des systèmes ». Nommée également « approche systémique », elle a été créée dans les années 1950 par Von Bertalanffy à partir de réflexions sur la biologie. La nécessité de la théorie dans ces sciences a été particulièrement bien illustrée par Delattre (1981). Dans ce contexte, cette étude va être une écologie théorique, qui sera très majoritairement qualitative, et qui permettra d’analyser l’ensemble des propriétés des systèmes écologiques sous une même approche. Il est néanmoins possible de modéliser des systèmes de manière quantitative en utilisant les mêmes concepts (Pralon, 2004-).
Pour de Saussure (cité par Frontier, 1999), un système est « une totalité organisée, faites d’éléments solidaires ne pouvant être définis que les uns par rapport aux autres en fonction de leur place dans cette totalité ». Pour Von Bertalanffy (cité par Frontier, 1999), c’est un « ensemble d’unités en interrelations mutuelles ». Nous verrons que, au-delà de ces définitions générales capables d’englober tous les systèmes, il existe une série de propriétés qui caractérisent l’approche systémique.

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